Pratiquée de façon empirique dès le Xème siècle en Chine la vaccination est expérimentée en Europe à partir du XVIIIème siècle et c’est en 1881 que Louis Pasteur en énonce le principe : [inoculer] « des virus affaiblis ayant le caractère de ne jamais tuer, de donner une maladie bénigne qui préserve de la maladie mortelle ».
Vaccination et santé publique
Une étude publiée en 2022 par l’IHME (Institute for Health Metrics and Evaluation), a révélé que les maladies infectieuses ont tué environ 14 millions d’individus dans le monde en 2019 soit presque 25% de la mortalité totale. Cinq pathologies viennent en tête et représentent près de 80 % de ces décès : les infections respiratoires, les infections digestives, la tuberculose, le paludisme et la rougeole.
L’efficacité de la vaccination a été démontrée pour la prévention de très nombreuses maladies infectieuses*. Forte d’un solide consensus scientifique elle est pourtant contestée par des mouvement antivaccins propageant une controverse fabriquée qui prétend, sans le prouver, que la vaccination est inutile ou/et nuisible.
*Bronchiolites et infections respiratoires dues virus respiratoires syncitiaux (VRS), Chikungunya, Choléra Coqueluche, COVID-19, Diarrhée à Escherichia coli entérotoxinogène, Diphtérie, Encéphalite japonaise, Fièvre jaune, Gastroentérite à rotavirus, Grippe, Hépatite A, Hépatite B, Infections invasives à Hæmophilus influenzæ de type b, Infections invasives à méningocoque, Infections invasives à pneumocoque, Infections par le virus respiratoire syncytial Infections par les virus du papillome humain, Oreillons, Poliomyélite, Rage, Rougeole, Rubéole, Tétanos, Tuberculose, Typhoïde, Varicelle, Variole humaine, Variole simienne, Zona.
Les faits sont têtus
Actuellement les vaccins sauvent 4,4 millions de vie par an. Ils permettent de prévenir de nombreuses maladies infectieuses mortelles ou très invalidantes longtemps redoutées par le passé, notamment :
- la variole, qui a été éradiquée en 1980 ;
- la poliomyélite, on n’en comptait à peine plus de 500 cas en 2023 alors qu’elle touchait 600.000 enfants/an dans le monde en 1960 ;
- on note aussi que, grâce au développement récent de vaccins contre le papillomavirus et contre la malaria, le cancer du col de l’utérus et le paludisme reculent déjà dans de nombreux pays.
Il y a cinq décennies l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis l’accent sur la protection contre six maladies infantiles évitables par la vaccination (tuberculose, diphtérie, coqueluche, tétanos, polio et rougeole). L’ajout de nouveaux vaccins a élargi l’étendue de la protection offerte par la vaccination pour protéger les enfants plus âgés, les adolescents et les adultes.
Aujourd’hui, tous les états membres de l’Union Européenne et la plupart des pays du monde dispose/ont d’un programme national de vaccination.
La vaccination est l’une des actions de santé publique les plus efficaces pour la prévention des maladies infectieuses et la réduction de la mortalité qui leur est associée.
Impact de la vaccination dans le monde depuis 50 ans
Le Programme élargi de vaccination (PEV),
Instauré en 1974 par l’OMS, ce programme mondial avait pour objectif initial de garantir que tous les enfants soient vaccinés contre la diphtérie, la rougeole, la coqueluche,la poliomyélite, le tétanos, la tuberculose ainsi que la variole.
Depuis la déclaration de l’OMS sur l’éradication de la variole en 1980, neuf stratégies d’éradication et d’élimination ont été établies : poliomyélite (1988), tétanos maternel et néonatal (1989), rougeole et la rubéole (2001), tuberculose (2015), hépatites virales (2016), paludisme (2016), fièvre jaune épidémique (2017), cancer du col de l’utérus (2020) méningite (2020).
Aujourd’hui, le PEV– maintenant appelé Programme essentiel de vaccination – prévoit des recommandations universelles de vaccination contre 13 maladies et des recommandations en fonction du contexte pour 17 autres maladies (sa portée s’étend à toutes les classes d’age).
Résultats
50 ans après le lancement de ce programme de l’OMS une étude internationale publiée en 2024 montre que les actions mondiales en faveur de la vaccination ont permis de sauver 154 millions de vies en 50 ans soient, plus de 8000 personnes par jour.
Cette étude révèle aussi que la vaccination est, parmi les interventions de santé, celle qui contribue le plus à garantir que les nourrissons survivent au-delà de leur premier anniversaire, et parviennent à l’âge adulte en bonne santé.
Chiffres détaillés
Depuis 1974, la vaccination a permis d’éviter 154 millions de décès, dont 146 millions d’enfants de moins de 5 ans, dont 101 millions de nourrissons de moins d’un an. Pour chaque décès évité, 66 années de pleine santé ont été gagnées en moyenne. La vaccination a contribué à 40 % de la baisse observée de la mortalité infantile dans le monde, et à 52 % dans la région africaine.
En 2024, les enfants vaccinés de 10 ans ont environ 44 % plus de chances de survivre au cours de l’année suivante. Pour les individus de 25 ans et ceux de 50 ans c’est respectivement 35 % et 16 % plus de chances de survie jusqu’à leur prochain anniversaire .
En termes d’impact absolu, les régions de l’Est de la Méditerranée et de l’Afrique ont enregistré les plus grands gains induits par les vaccins en termes de probabilité de survie au cours de leur existence depuis 1974, la région européenne enregistrant les gains absolus les plus faibles.
En termes d’impact relatif, ce sont les régions du Pacifique occidental et de l’Europe qui ont enregistré les gains les plus importants en termes de probabilité de survie, en région africaine ces gains sont plus faibles, compte tenu de leur exposition plus élevée à d’autres risques sanitaires.
Depuis 1974, cette extension du nombre de maladies couvertes par le programmes de vaccination PEV, ainsi que la mise en place de plans nationaux dans la plupart des pays du monde, a permis une impressionnante augmentation de la protection et de la couverture qui est passée de moins de 5 % en 1974 à 86 % en 2019, avant la pandémie de COVID-19, et est désormais de 84 %.
Faits marquants
Parmi les vaccins dont l’effet est analysé dans l’étude, le vaccin contre la rougeole est celui qui a contribué le plus à réduire la mortalité infantile. En effet, 60 % des vies sauvées grâce à la vaccination lui sont attribuables. Ce vaccin restera probablement celui qui contribuera le plus à la prévention des décès à l’avenir.
Grâce à la vaccination contre la poliomyélite, plus de 20 millions de personnes qui auraient été paralysées à cause de cette maladie sont aujourd’hui capables de marcher et cette pathologie infectieuse est en bonne voie d’être éradiquée
Étant donné que l’étude porte uniquement sur l’impact sanitaire de la vaccination contre une partie des maladies infectieuses, le nombre de vies sauvées grâce à la seule vaccination constitue une estimation prudente de son bénéfice.Les mesures sociales,économiques ou éducatives qui accompagnent la vaccination ont eu un impact sur la santé et le bien-être qui a renforcé la réduction des taux de mortalité.
Perspectives et enjeux
La démocratisation du vaccin contre le papillomavirus humain, qui protège contre le cancer du col de l’utérus chez l’adulte (4ème cancer le plus courant chez la femme avec 660 000 cas par an), va très vraisemblablement contribuer à prévenir un grand nombre de décès futurs à mesure que les pays augmentent leurs objectifs de vaccination visant à éliminer ce cancer d’ici à 2030.
L’introduction de nouveaux vaccins, tels que les vaccins contre le paludisme, la COVID-19, le virus respiratoire syncytial (VRS) et la méningite, ainsi que les vaccins contre le choléra et Ebola, utilisés pendant les épidémies, permettra également de sauver plus de vies encore au cours des 50 prochaines années. Pour mémoire, depuis leur introduction, en décembre 2020, les vaccins contre la COVID-19 ont permis de sauver plus de 1,4 million de vies dans la Région européenne de l’OMS où le nombre total de morts causés par le virus du SARS-CoV-2 s’élève à 2,5 millions depuis janvier 2020.
Les avancées réalisées pour garantir la survie des enfants montrent combien il importe de protéger les progrès accomplis sur le plan de la vaccination dans tous les pays du monde et de redoubler d’efforts
- pour vacciner les 67 millions d’enfants qui n’ont pas reçu un ou plusieurs vaccins pendant la pandémie Covid ;
- pour aplanir les difficulté d’accès à la vaccination de 21 millions d’enfants par an (en 2023) dont près de 60 % vivent dans 10 pays : Afghanistan, Angola, Éthiopie, Inde, Indonésie, Nigeria, Pakistan, République démocratique du Congo, Soudan et Yémen.
Outre les efforts à déployer pour atteindre les enfants qui n’ont pas accès aux vaccins, il aussi protéger les personnes âgées contre la grippe, les mères contre le tétanos, les adolescents et les adolescentes contre le papillomavirus humain et l’ensemble des populations contre la tuberculose, le paludisme et de nombreuses autres maladies infectieuses.
Pour conclure
C’est en poursuivant les recherches (en microbiologie, immunologie et biotechnologies) et en continuant d’investir et de collaborer, que des millions de vies supplémentaires pourront être sauvées d’ci à 2030 et dans les 50 années à venir.
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Merci Xavier, trés intéressant.
Et oui, je suis vacciné depuis des années, et je passe tous mes hivers sans le moindre soucis. Pas de grippe depuis plus de 60 ans et plus. Pas de problème respiratoire et le Covid mais passé dessus sans que je m’en aperçoive. Les anti vaccin sont des personnes manipulés par des courroux primaires.
Le vaccin contre l’ignorance est toujours et encore au cours préparatoire !
No Brasil, onde estou, onde vivo… Vacinação era algo que todas as pessoas sempre se preocupavam, todas as classes sociais (e olha que aqui a divisão de classes é terrível), mas todos iam ao posto de saúde, ficavam nas filas conversando harmoniosamente e tomavam as vacinas, levavam as crianças ao local para todas as vacinas. O Governo Central sempre colaborou muito com isso, propagandas na mídia, criação de personagens… Não lembro de ouvir pessoas fazendo discursos infundados e negacionistas. A partir de 2019 iniciou-se um período de notícias falsas, coisas sem a menor possibilidade de comprovação ou de colaborar para melhora da saúde pública, um período que durou até 2022. O governo fazia discursos contra vacina. Notícias absurdas de que ao tomar uma vacina você se contaminava com AIDS, ou que havia um chip que era implantado no corpo e que os chineses iriam saber sua localização e com o tempo iam controlar seu cérebro… Muitas outras coisas absurdas.
Atualmente o país está tentando retomar sua colocação de um país que vacina a maioria da população, mas não está sendo fácil. Ainda existe uma parte da população que afirma que vacina não é importante e que tudo não passa de enganação.