Les êtres humains sont d’éternels migrants

© Tobin JonesTobin Jones.- Flickr

La question des migrations sature le débat public dans un monde ou la montée des nationalismes et les peurs identitaires mettent l’étranger à l’index et alimentent une rhétorique de submersion migratoire qui serait incontrôlable.

C’est un sujet sensible, donc. Toutefois on peut l’analyser par une approche scientifique pluridisciplinaire tant la compréhension des migrations mobilise de multiples connaissances relevant des sciences naturelles et des sciences humaines : anthropologie, archéologie, démographie, économie, génétique, géographie, histoire, philosophie, sciences du climat, sociologie…

Face à l’instrumentation politicienne des phénomènes migratoire il est nécessaire d’appréhender les migrations contemporaines avec des clés factuelles et des données fiables.

De la préhistoire à nos jours

L’archéologie, la paléontologie et la génétique ont ouvert le livre de la préhistoire des migrations qui dit aujourd’hui que c’est en Afrique que le genre Homo serait apparu il y a près de 3 millions d’années. Sa première sortie d’Afrique a eu lieu il y a environ 2 millions d’années et nos très lointains ancêtres ont d’abord migré vers l’Asie (Shangchen) et vers l’Europe (Dmanissi) comme on le voit sur la carte ci dessous.

Carte 1 : Expansion géographique humaine © CNRS

L’évolution du genre homo a été buissonnante avec des branches représentant les espèces et les nœuds les ancêtre communs. Cela explique que des espèces différentes on pu se rencontrer et s’hybrider lors de leur pérégrinations comme Homo neanderthalensis et Homo sapiens.

Toutes ces espèces sont éteintes à l’exception de l’Homo sapiens dont il est admis qu’il est apparu il y a 300.000 ans en Afrique. Il commencera à migrer il y a 200.000 ans pour aller vers tous les continents  en traversant un bras de mer pour atteindre l’Australie, en passant le détroit de Béring gelé à pied, etc.

Peuplement de la Terre par Homo sapiens © Le Livre scolaire

Au Néolithique, des populations quittent le Porche-Orient et diffusent leur mode de vie sédentaire agro-pastorale en Europe.

Autre vague de migrations, lors de l’âge du Bronze (- 4500 ans) des populations venant de l’Eurasie sont venues jusqu’en Europe à cheval et armées : ce sont sans doute la premières migrations « militaires »

Dans le Grèce antique les migrations étaient fréquentes (Ioniens, Éoliens, Achéens). Les résidents étrangers étaient appelés métèques et ils occupaient une position intermédiaire entre les étrangers de passage et les citoyens.

Entre le Ier et le IVe siècle, l’empire romain a été traversé par de nombreuses circulations humaines : des armées de gaulois, des tribus germaniques, ainsi que des hordes de Huns qui contribuèrent à l’écroulement de l’Empire romain d’Occident ..

Au au Ve siècle de grands flux migratoires germaniques (Goths, Vandales, Suèves, Burgondes) gagnent une partie importante de l’Europe continentale, à l’ouest et au sud.

De l’Antiquité à la fin de l’époque moderne, les déplacements de population sont progressifs et sont liés à à des invasions belliqueuses, des répressions, des migrations économiques, et des stratégies de peuplement. Un livre ne suffirait pas à les inventorier et les décrire, citons, entre autres :

  • les migrations depuis l’Asie des steppes vers le Moyen-Orient, la Chine et l’Inde,
  • les conquêtes musulmanes du Maghreb de la péninsule ibérique et du Moyen Orient ,
  • l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492 (environ 80.000 personnes) et celle des protestants français après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 (200.000 à 300.000 personnes)
  • la traite arabo-musulmane du VIIe au XXe siècle dont plus de 17 millions d’Africains ont été victimes.
  • le commerce triangulaire qui a entraîné la déportation de 12 à 15 millions de captifs africains destinés aux colonies européennes du XVIe au XIXe siècle.
  • la grande famine en Irlande de 1845 à 1852 (2 millions d’émigrés)
  • la demande de main-d’œuvre dans des régions d’immigration peu peuplées et ouvertes par la colonisation (États-Unis, Canada, Australie, Argentine, Brésil, Algérie etc.) qui ont conduit plus de 50 millions d’Européens à émigrer entre 1821 et 1932
  • les deux grandes guerres mondiales du XXe siècle et les périodes de reconstruction qui les ont suivi (y compris les « trente glorieuses) ont eu des effets migratoires portant sur des dizaines de millions de personnes
  • les politiques de décolonisation qui a entraîné le retour de nombreux européens dans leur pays d’origine (1.000.000 rapatriés d’Algérie)
  • à parti de 1970, l’instabilité politique du Sud Est Asiatique et Moyen Orient puis de l’Amérique Centrale et de l’Afrique provoquent de très nombreux départs et par suite une forte augmentation des demandes d’asile (NB les évènement survenus au XXI e siècle sont évoqués plus loin).

De cette longue histoire on peut retenir 1/ que des déplacements ont été imposés 2/ que lors des migrations volontaires les motivations sont très diverses et souvent intriquées ;

Quel qu’en soit le mobile, ces déplacements des humains ont emporté avec eux des éléments de leur environnement (plantes, animaux), leurs outils, leur savoir-faire et leur identité culturelle (langage, arts graphiques, musique) et leur religion (foi ou croyances, rites).

Le plus souvent le voyage des migrants est fait de rencontres où « l’étrange étranger » impressionne à prime abord, incitant à l’accueil ou provoquant le rejet. Finalement les brassages de populations différentes l’emportent et il en résulte des unions et un métissage génétique moteur de l’évolution de l’espèce homo sapiens.

Migrations aujourd’hui

« International migration stock »

D ‘après l’Organisation des Nations Unies (ONU) il y aura 325 millions de migrants internationaux en 2025 soit 4 % des habitants de la planète. Ces nombre de migrants internationaux n’inclut pas les déplacements internes dans un pays donné quelle qu’en soit la taille. Par définition les migrants internationaux sont des personnes nées dans un pays et résidant dans un autre pour un durée d’un an au moins pour des raisons diverses : études, emploi, famille, retraite.

De fait, ce chiffre ne représente pas le flux des entrants de l’année mais le nombre de résidents étrangers lors du dénombrement de la population et/ou par les recensement et les enquêtes thématiques (emploi, logement,…), d’où la définition « International Migrant Stock » adoptée par l’ONU.

Migrants irréguliers

Dans la mesure où il s’appuie sur les registres et autres cartographies de populations dans chacune des nations ou régions de la planète ces dénombrements incluent les migrants en situation irrégulière dont la part dans le nombre total de migrants varie d’un pays à l’autre.

Aux États Unis il y avait* 11 millions d’immigrants « non autorisés » soit 22 % des migrants – et 3 % de la population alors qu’en France le nombre de migrants irréguliers était estimé* à 700.000 soit 10 % des migrants et 1 % de la population. 

*Données 2024

On rappellera ici qu’une partie des migrants irréguliers sont régularisés (quelques fois par vagues massives : Allemagne, Espagne, Italie,…) et d’autres repartent volontairement, ou non.

Routes migratoires : attente et danger

Les trajectoires migratoires sont très diverses par leur longueur et elles ont rarement linéaire du pays d’accueil au pays de destination.

Les migrations Sud-Sud de de plus en plus nombreuses tout comme les déplacements internes qui précèdent parfois l’émigration.

Les routes migratoires peuvent être pendulaires ou circulaire. Elles peuvent aussi comporter plusieurs étapes voire un retour en arrière quand elles momentanément ou définitivement interrompues par l’attente d’un indispensable transport (bateau le plus souvent) ou l’étanchéité des frontières.

Depuis 10 ans le nombre de migrants qui ont fui leur pays à triplé à cause de guerres civiles, de conflits internationaux ou de persécution. Le voyage peut être mortel : la traversée de la Méditerranée a fait près de 30.000 morts de 2014 à 2024 d’après l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).

Déplacements et migrations climatiques, c’est déjà maintenant

En moins de deux sècle le réchauffement climatique a singulièrement impacté la vie sur Terre, forçant les humains comme les animaux à se déplacer au cause de la désertification, de la montée des eaux, de l’érosion des sols,etc.

L’ONU a estimé à plus 40 millionsde le nombre de déplacés environnementaux en 2024 à cause de territoires devenus inhabitables, dans le delta du Gange et dans les régions du Sahel notamment.

A l’horizon 2050 la banque mondiale prévoit que 216 millions de personnes dans le monde en développement seront forcées de se déplacer à l’intérieur de leur pays à cause du changement climatique : Afrique subsaharienne 86 millions ; Asie de l’Est et Pacifique, 49 millions ; Asie du Sud, 40 millions ; Afrique du Nord, 19 millions ; Amérique latine, 17 millions ; Europe de l’Est et Asie centrale, 5 millions.

A ce jours les déplacés climatiques n’ont aucun statut juridique.

Migrations depuis trente ans

En prenant les chiffres de l’ONU dans l’autre sens on constate que 96 % des Terriens n’ont pas migré et l’on pourrait en déduire que les migrations internationales sont peu fréquentes et sans incidence sur la démographie mondiale.

En réalité la fréquence (et donc le nombre) des migrations ne cesse d’augmenter. En 1995 la planète comptait 2,8 % de migrants internationaux soient 161 millions de personnes. En trente ans cela représente une progression de 102 % en valeur absolue.

La faible part des migrants internationaux au sein de la population mondiale résulte d’émigrations minimes depuis les « géants démographiques » dont la population est supérieure à 200 millions d’habitants. 10 millions de chinois et 16 millions d’indiens vivent hors de leur pays : c’est à peine 1 % de l’ensemble des habitants de ces deux pays qui sont les plus peuplés de la Terre. On trouve aussi de petites proportions émigrants aux États-Unis, en Indonésie, au Brésil et au Nigeria. Au total, pour le groupe de ces 6 pays où vit 50 % de la population mondiale, le taux d’émigration de 1,2 %.

De l’importance du pays de départ

En dehors des six géants les plus gros contingents d’émigrants sont partis du Mexique (11,2 Mhab), de Russie (10,8 Mhab), de Syrie (8,5 Mhab), du Bengladesh (7,4 Mhab), du Pakistan (6,3 Mhab), d’Ukraine (6,1 Mhab), des Philippines (6,1 Mhab), d’Afghanistan (5,9 Mhab), du Vénézuela (5,4 Mhab), de Pologne (4,8 Mhab). Outre la taille de la population les facteurs favorisant l’émigration sont l’écart de développement avec un riche voisin (Mexique vs E.U), la guerre (Afghanistan, Syrie, Ukraine où les émigrés représentent, respectivement 13,3 %, 17,5 %, et 33,1 % de leur population), l’expatriation économique et/ou culturelle (Russie, Bangladesh, Pakistan, Philippines, Venezuela, Pologne)

On notera aussi que des pays comme l’Allemagne et le Royaume Uni ont de grands nombres d’émigrés NOMBRE que leur permet leur capacité à faire « tourner » leurs élites économiques, scientifiques, technologiques etc. (NB La France compte 2,5 millions d’émigrés et se place au milieu du classement de « la fuite de cerveaux » européens)

*1Mhab : un million d’habitants

Où vont, où sont les immigrés

C’est dans les pays du Golfe que l’on trouve les plus grandes proportions d’immigrés : 88 % dans les Émirats Arabes Unis, 77 % au Quatar, 73 % au Koweit, 55 % à Barhein, 46 % à Oman, 39 % en Arabie Saoudite. Il s’agit de travailleurs sous contrat, privés du droit au regroupement familial.

Plusieurs pays du Commonwealth sont de forts pôles d’attraction avec de forts taux de migrants étrangers (Australie 30 % : Nouvelle Zélande :29 %, Canada 21%) accueillis par des politiques d’accueil longtemps accommodantes jusqu’à connaître des restriction comme au Canada fin 2024.

Observée en taux de population immigrée la situation des pays de l’Union Européenne est contrastée : les pays « carrefours » sont très attractifs (Luxemebourg48 %, Suisse 29 %, Malte 26 %, Chypre 16%) tout comme les pays riches (Suède 20 %, Allemagne 19 %, Autriche 19%). Les pays du Sud de l’Europe comme l’Espagne ou l’Italie ont ont attiré les immigrants depuis les années 2000 par leur position géographique et les ont retenu pour combler leur faible taux de fécondité et atteignent des taux de 15 et 11 % comparable à celui de la France (13%). En Europe centrale et orientale c’est plus la fragilité des économies que les politiques anti-migratoires qui limitent l’immigration comme on peut le voir en Roumanie, en Hongrie, en Moldavie, en Slovaquie, en Bulgarie et en Croatie.

« Accueillir la misère du monde »… quelle misère ?

En 1989 Michel Rocard affirmait, un peu vite, que l’immigration consisterait à accueillir “toute la misère du monde”. Les habitants des pays les plus pauvres, comme le Burundi, la Centrafrique, la Somalie, Niger, émigrent peu. Les pays qui migrent le plus dans le monde sont à mi-chemin de l’échelle du développement, et leurs habitants ont suffisamment t de ressources pour émigrer comme au Mexique, dans les pays du Maghreb, des Balkans et du Caucase.

La France, terre d’immigration ?

Comme on l’a vu plus haut les migrations ont progressé partout dans le monde depuis 30 ans avec des disparités géographiques mesurables . Ainsi que la France accueille, proportionnellement, moins de réfugiés que ses voisins du continent européen  comme l’illustre la répartition des réfugiés syriens : 80% d’entre eux sont accueillsen Turquie, et parmi les 20% qui ont pu à déposer une demande d’asile en Europe, l’Allemagne en a reçu de la moitié, la France 5%.

Cela étant rappelé, il faut reconnaître la France a été façonnée par les migrations depuis des décennies. Polonais, Italiens, belges, Espagnols, Portugais, Maghrébins,… ont tété lentement, mais progressivement, intégrés.

Ainsi, aujourd’hui, 31% des Français sont soit immigrés eux-mêmes, soit enfants ou petits-enfants d’immigrés ET 5% ont quatre grands-parents immigrés.  Cela signifie clairement que dans l’intervalle, il y a des mariages et des unions mixtes : les populations ne se sont pas séparées, elles se sont rapprochées.

On voit là que la crainte d’un afflux des étrangers menaçant notre identité est fondée sur l’ignorance de passé et du présent. Comme l’affirme le sociologue François Héran, “l’immigration n’est pas une intrusion massive, mais une infusion durable” 

Pour conclure

Des lentes migrations préhistoriques de petits groupes d’êtres vivants du genre Homo à l’actuelle mondialisation de déplacements de centaines de millions de Terriens, on observe une impressionnante diversité de trajectoires et d’échanges qui ont véritablement apporté à notre espèce sa capacité à faire société aujourd’hui et à se perpétuer demain.

Principales références

  • L’Afrique, berceau du genre Homo – Kheira Bettayeb – Le journal du CNRS (2025)
  • Migrations Une Odyssée Humaine – Christine Verna, Sylie Mazella – Muséum National d’histoire naturelle, (2024)
  • Homo migrans, une histoire globale des migrations – Jean-Paul Demoul – Editions Payot (2024)
  • Immigration : le grand déni – François Héran – Seuil (2023).
  • L’Odyssée des gènes – Évelyne Heyer – Flammarion (2020)
  • Les circulations européennes à l’âge des Empires coloniaux au XIXe siècle  – Virginie Chaillou-Atrous, Françoise Le Jeune – Presses Universitaires de Rennes (2020)
  • L’âge des migrations – Hervé Le Bras – Editions Autrement (2019)


Cet article a été republié sur le site Educavox le 1/09/25 : https://www.educavox.fr/alaune/les-etres-humains-sont-d-eternels-migrants

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6 thoughts on “Les êtres humains sont d’éternels migrants”

  1. Pas grand chose à ajouter…
    J’insisterai sur le fait que les “migrants” – je n’aime pas ce mot désif=gant des humains – n’entreprennent pas une migration par simple plaisir (sauf ceux qu’on appelle “expats”) et je connais des exemples où les parents n’ont pas voulu que leurs enfants parlent la langue du pays d’origine, pour qu’ils n’aient pas le désir d’y retourner.
    Je me demande parfois si on ne devrait pas populariser les tests ADN comme dans les films Cocorico ou ADN.
    Et je suis toujours surpris de la facilité qu’ont certains à “tirer l’échelle qui leur a servi à s’élever”

    1. L’espèce humaine est plus que toute autre espèce animale un continuum, un vaste ensemble au sein duquel les seules frontières et différences sont culturelles, nous disent les scientifiques, elle s’est construite à travers des métissages et des rencontres.
      Les migrations ont toujours existé, elles représentent une opportunité d’échanges, et d’enrichissement réciproque des valeurs culturelles entre différents individus, pays, et populations. Les chercheurs en sciences sociales ont accumulé un savoir immense sur les migrations, l’histoire de l’humanité est une histoire de migrations, elles ont façonné le monde tel que nous le connaissons,

  2. Merci pour ce partage éclairant. Les migrations sont une force de diversité et de métissage, et mieux les comprendre nous aide à construire une société plus solidaire et inclusive

    1. Bonne approche scientifique (et non politique), intelligemment bien documentée sur ces phénomènes
      migratoires complexes. Ils ont plusieurs raisons, souvent économiques, liberticides…voire climatiques dans les années à venir. Ces déplacements de population datent de l’antiquité, et vont toujours dans le sens d’une amélioration de la pauvreté, ou de la liberté d’expression.
      Les routes migratoires me font, maintenant, penser aux routes de la drogue.
      En migration : il y a beaucoup de migrants (extérieur), induisant un réseau sophistiqué de passeurs (intérieur) mus uniquement par l’argent.
      En drogue, il y a trop de consommateurs asservis (intérieur), expliquant un réseau de narcotrafiquants (intérieur) dangereux ! Le RN , et les autres partis républicains (il faudrait leur envoyer cet article) sont-ils en mesure d’évaluer cette problématique…scientifiquement…et non dogmatiquement ?
      En Angleterre, on commence à dire que “Sous Starmer, les migrants ont plus de droits que les Anglais ” (article du Parisien (31/08). C’est ce que prône le RN en France ! L’Europe est atteinte, comme partout ailleurs.

  3. Intéressant, trop synthétique bien sûr pour pouvoir tout aborder.
    Par exemple, qu’a-t-on déjà écrit sur les effets des migrations dans l’histoire :
    – On a souvent dit qu’une bonne partie de l’extinction des Amérindiens (des deux continents) est venue de l’inoculation de maladies “européennes” qui auraient eu un impact fort sur des populations non préparées ;
    – Quid d’études portant sur les évolutions réciproques : y a t-il eu vainqueur et vaincu à chaque déplacement massif, ou simple interpénétration culturelle ?
    – Dans les migrations plus récentes, y a t-il des études disponibles sur l’évolution (si constatée) du statut de la femme dans la société ?
    – Sait-on, quel que soit le continent, étudier l’effet des migrations en fonction de la proximité des cultures entre “accueillant” et “accueilli” ? Difficile en effet de mettre sur le même pied l’arrivée de travailleurs portugais en France et celle plus ancienne des Mongols jusqu’au Moyen-Orient, la Russie de l’époque, etc. – ou plus récemment des Wisigoths en Espagne.
    – Quelle étude des flux et reflux : 30% au moins des migrants aux USA repartaient vers leurs pays d’origine, en Méditerranée sur du plus long terme les invasions du Sud vers le Nord puis du Nord vers le Sud ont connu ces allers-retours.
    Je laisse d’autres allonger la “wish-list”

  4. Merci Xavier pour ce compte-rendu éclairant.
    La diversité est toujours source de développement, de réussites, suivant les chiffres que tu annonces on constate qu’elle est diffuse, ce qui la rend plus soluble, c’est bien la solution la plus efficace.
    Cependant, il y a et aura toujours des souhaits identitaires des deux fronts, la nuance et l’information sont les clés de la compréhension et de l’acceptation.
    Merci Xavier.

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